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Métiers du bâtiment : face à une main d’œuvre locale non qualifiée les Chinois et les Marocains accaparent le marché

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Métiers du bâtiment en Algérie

[caption id="attachment_108677" align="aligncenter" width="333"]Métiers du bâtiment en Algérie Métiers du bâtiment en Algérie[/caption]

Il y a quelques années, trouver un maçon pouvant effectuer des travaux de qualité dans des délais appréciables et de surcroît à coût abordable était une mission très difficile pour les particuliers désireux d’aménager, d’étendre ou tout simplement d’apporter une touche esthétique à leurs demeures.

De nos jours, cette problématique n’est, manifestement, plus de mise, puisque, actuellement des centaines de travailleurs marocains et chinois, exerçant pour la plupart d’entre eux sans autorisation, ont commencé petit à petit à gagner du terrain dans un marché où l’offre a littéralement explosé, et où il est noté un déficit flagrant en main d’œuvre nationale qui, il y a quelques années seulement, accaparait à elle seule le marché.00

En effet, de plus en plus de familles recourent aux services de maçons marocains et chinois qu’ils engagent le plus souvent pour des travaux d’aménagement de leurs appartements. Les Chinois engagés dans différents chantiers ainsi que les Marocains, entrés sur le territoire national majoritairement illégalement, ont réussi à intégrer ce marché noir des métiers du bâtiment comme la maçonnerie et l’artisanat par la grande porte face au manque flagrant de travailleurs algériens et le manque de qualification que présente une bonne partie de nos compatriotes dans ces métiers.

Sinon, pourquoi les algériens choisissent-ils cette main d’oeuvre étrangère? Si ce n’est pour la différence en termes de qualité et prix. «J’ai fait appel à des Chinois après que j’aie remarqué la qualité de leur travail chez un voisin, j’étais surpris de la qualité et le temps record au bout duquel, ces derniers ont fini les travaux », nous dira un habitant du quartier Grande-Terre.

Les Chinois dans les chantiers pendant la semaine et au marché noir le week-end

«Après 15 jours de travail dans mon appartement, j’ai constaté des malfaçons dans les travaux effectués par des maçons que j’avait engagés. Des amis m’ont alors recommande des maçons marocains. J’étais donc obligé de remercier les ouvriers qui avaient entamé les travaux pour solliciter les services d’ouvriers étrangers », nous confirma un commerçant habitant le quartier Les Castors.

De plus en plus de travailleurs chinois, engagés dans les différents chantiers de construction et exerçant en toute légalité, ne disent pas non pour un travail supplémentaire face à la demande grandissante du marché local.

Les Marocains, du métier de plâtrier, à la maçonnerie générale

Exerçant leurs métiers du bâtiment durant la semaine, les ouvriers chinois ne ratent aucune occasion pour gagner plus d’argent pendant les week-ends et les jours de repos. Aussi, dans le but d’arrondir leurs fins de mois, effectuent-ils souvent des travaux chez des particuliers, même si cela se fait dans l’illégalité la plus totale.

De l’autre côté, les travailleurs marocains, qui s’avèrent plus discrets, dont la majorité est en séjour illégal, exerçaient auparavant uniquement dans des métiers qui leur étaient propres, comme la plâtrerie, ces derniers ont senti le filon à leur tour au même titre que les Chinois. Ils proposent leurs services en maçonnerie et même en peinture face à une demande constante.

Face à toute cette anarchie dans le secteur, et bien qu’elle donne une illusion de profit, il n’en demeure pas mois que des citoyens ont affiché leurs inquiétude sur la disparition de la main d’œuvre locale. Dans le même contexte, l’interrogation qui revient souvent sur les lèvres est : où sont passés les centaines de jeunes qui obtiennent chaque année leurs diplômes dans les centres de formation créés spécifiquement pour faire face à la demande du marché local dans les métiers du bâtiments.